Le Clown

, par Collioure

Dans les replis subtils d’une main vagabonde,
Se pressent les fanfares, les fruits d’or, l’aimant
D’un monde fantastique, vieillot, charmant,
Qui fait surgir en nous des rêveries profondes.
 
Ce rire enfantin, jailli d’une tête blonde,
Il le cache en son cœur, pousse un gémissement
Complice, cabriole et part en nous jouant
Le refrain malicieux d’un saxophone immonde,
 
Qu’il transforme d’un bond, qu’il change avec brio
En un triste, suave, poétique solo,
Posant une larme aux yeux d’une écuyère.
 
Clown, j’ai compris le secret de ton désespoir :
Au fond, tu es de tous le plus grand solitaire
Toi, dont la voix s’éraille un peu plus tous les soirs.