Il est perdu le vieux marin Dans son caban usé jusqu’à la corde Avec sa casquette défraîchie.
Depuis qu’il a posé son sac Qu’il a dit adieu à la mer Il n’est plus rien... Moins qu’une ombre.
Il a bien quatre sous pour payer la cantine Sa casquette, sa pipe d’écume Des souvenirs pas trop moches De Bordeaux à Valparaiso Mais personne avec qui les partager. Personne !
Alors il erre sur les quais à toute heure Comme une âme en peine, Accueilli nulle part. Et d’abord, d’où vient-il celui-là (…)
Ils étaient trois là-haut, cloués à de longs poteaux sombres dominant vertigineusement la mer.
On ne la voyait pas. On devinait seulement que l’ombre, au fond du gouffre, perdait son inconsistance et devenait visqueuse. Tout était pénétré par la présence invisible, obsédante, d’un magicien (…)